INSATIABLE
Nombre de pages | 164 |
Dimensions | 135*185 mm |
Langue | Français |
Date de parution | 23/03/2021 |
Référence | K00009 |
Extrait gratuit
I
Assise en tailleur à la table du salon, j’ai allumé mon PC. Je mangeais en zonant sur le net. Dans un rythme régulier de mastication, je traînais sur des sites porno que je connaissais par cœur. Ça m’ennuyait. La rumination des crudités obstruait le silence de la pièce et m’empêchait de penser. Rien ne m’emballait, alors par habitude j’ai ouvert l’onglet qui regroupait mes vidéos favorites. Elles étaient rangées dans le fichier « +++ ». Ma langue faisait glisser les bouchées dans ma gorge, le yaourt poivré tapissait mon palais, j’avalais.
La dernière en date était celle d’un couple baisant dans une grange. Je n’avais pas pu la mater parce que la connexion ramait – aujourd’hui, elle se chargeait bien. De ma bouche coulait de la sauce.
Elle mettait en scène deux jeunes Australiens. La meuf cheveux rouges et chemise à carreaux, l’air ado, presque pas de seins, le mec néo-crête et trop grande salopette, de mauvaises dents et une très large bite. Des gouttes lactées partout sur mon menton. Ils se roulaient des pelles sur un tracteur, elle lui taillait une pipe à genoux, il lui doigtait le cul, lui bouffait la chatte, elle gémissait, il gémissait… Sans réel intérêt. Bien que l’épaisseur de la teub dans le sexe minuscule de la fille soit étonnante, ça restait chiant et banal. Sur le clavier des giclées de crème, j’étais frustrée.
Je me suis dirigée vers mon site de rencontres en direct favori de branleuse assumée. Il proposait des échanges de photos, vidéos, de contacts virtuels ou réels selon l’humeur et l’envie. En tant que membre VIP je pouvais accéder aux nouveautés des abonnés.
Vu qu’on était en semaine aux alentours de quatorze heures, je savais qu’il y aurait peu d’exhib. Aucun couple ni plan à trois – seulement deux mecs, caméras braquées sur les bites, leur tentative d’érection sous le geste appuyé de leur poing fermé.
Je ne savais pas pourquoi, mais ces sexes mous dans la difficulté de venir m’ont rapidement excitée. Il fallait intervenir.
Assise dans la pièce au volet baissé, face à l’écran, je suis allée chercher mon vibromasseur et l’ai placé à mes côtés.
Il était rose, fait d’un mélange de velours et de plastique délicat. Lorsque je l’utilisais, j’aimais me la jouer chaudasse et indécente, me projeter en fantasme masculin, centre de l’attention des branleurs d’après-midi. En dehors de la VMC, aucun son ne troublait mon appartement.
Inscrite dans la catégorie chubby, je me suis lancée en tee-shirt culotte.
« Commencer l’exhib » – 2 spectateurs en ligne.
J’ai détaché mes cheveux, passé ma main dans les mèches lourdes. 5 spectateurs.
J’ai humidifié ma bouche, l’ai approchée de la cam, l’ai mouillée avec ma langue. 7 spectateurs.
Je me suis reculée contre le dossier, me suis cambrée, j’ai lentement enlevé, très lentement, mon tee-shirt, face au public. Ça m’a fait un peu peur. La maille serrée sur mon torse bombé laissait déjà deviner l’ampleur de ma poitrine. Je ne portais pas de soutien-gorge, je n’en porte jamais.
Mes seins dénudés ont jailli du tee-shirt. Je les ai touchés et caressés, les ai pris à pleines mains, leur poids chaud au creux de ma paume, j’ai pincé entre le pouce et l’index les mamelons. Ils ont durci aussitôt. 114 spectateurs.
Il m’a semblé que la ventilation devenait plus présente, qu’un râle suave sortait du plafond. Le public augmentait. Chaque nouvelle visite troublait le silence d’un léger « ding ». Je n’avais plus peur.
J’ai écarté les jambes, relevé les bras, comme une danse. J’ondulais du bassin sur l’assise, commençais vraiment à m’exciter. Je frottais mon entrejambe contre le tissu brillant de ma culotte, pétrissais ma poitrine, perdais mes mains dans les recoins de mon ventre, de mon corps, de mon visage. Je me trouvais bandante.
Ma respiration se mêlait à l’aération mécanique et le bruit de ma peau, le chuintement de la chair prenait vie dans l’appartement. Mes omoplates contre les arceaux froids maintenaient mon buste droit. Je me sentais désirée, demandée, appelée. Les carillons du forum retentissaient.
Je respirais plus fort, les tempes humides, en sueur sous les seins. Corps brûlant et liquide, les pieds de la chaise grinçaient.
« Sacrée coquine », « Quelle paire », « Envoie tout », « Fous-toi à poil » – 285 spectateurs.
J’ai tourné le dos à la cam et posé mes genoux sur l’assise. Les mains sur le dossier, j’ai tendu les reins. Au maximum. Au plus extrême de ma souplesse. Pour plaquer le tissu au plus près de ma croupe, pour montrer les traces gluantes et sucrées, pour faire éclater la culotte contre les bosses de mon cul.
J’ai lentement tiré, toujours tellement lentement, sur l’élastique, l’ai fait glisser le long de mes cuisses. La matière souple crissait contre ma peau moite.
« Petite cochonne », « Bon cul », « Montre ta chatte », « Mets-toi un doigt » – 432 spectateurs.
Le slip aux genoux, j’ai regardé entre mes jambes. Trempée, un filet de mouille descendait net sur le rebord. J’ai tourné la tête en direction de l’ordinateur et par-dessus mon épaule j’ai lu une succession de commentaires et d’émoticônes provenant de la masse folle des spectateurs. J’étais flattée. Je reluquais mon image dans le bord droit de l’écran. Me découvrir ainsi gonflait mon clitoris d’excitation. J’ai avalé mes doigts, sucé la pulpe, craché dessus. Des traînées de salive dégoulinaient de ma mâchoire, des gouttes claquaient sur le bois de la chaise, giclaient sur le carrelage. Des clapotis de bave pleuvaient sur le sol froid et cadençaient le silence bleu d’un métronome aquatique. Rythmique basse comme du trip hop.
« Petite chienne », « Sexy girl », « Montre ton trou », « Branle-toi » – 713 spectateurs.
Je me suis redressée, levée, j’ai terminé de me déshabiller. Rapidement, dans l’urgence. Je voulais en donner plus. Ma culotte étalée comme une algue sur les carreaux, dans un bruit d’éclaboussure. La ventilation toujours plus forte, plus grave, soufflait et soufflait un vent impatient. Mon audition se troublait.
À ce moment-là, j’ai fait ma grande.
J’ai écarté les pieds, jambes tendues. J’ai parcouru mon corps de mes mains affolées. J’ai laissé mes doigts s’engager partout où ils allaient. Je me déhanchais, m’embrassais, me mordais la peau, mangeais mes cheveux, tétais mes seins. J’approchais et me dégageais, m’avançais puis reculais. Je jouais avec mon reflet. Face à l’écran, je dessinais une corde extensible par les va-et-vient de mon bassin. Un bombardement de carillons numériques dévorait mes oreilles, fouettait mes tympans, assourdissait mon cerveau. Bruit paniqué et irritant qui me plaçait dans une frénésie d’envies démesurées. Mon plaisir grimpait.
Je montrais au public mes doigts humides s’enfouir dans mon sexe liquide, en sortir, y rentrer, en sortir, y rentrer, s’y planter, s’y plaquer. La chair intérieure était douce, accueillante et tiède. Chaque cellule, chaque fibre n’attendait que ça, être touchée. Mon souffle devenait plus fort, ma gorge haletante. J’aimais lire leurs phrases, être là pour eux. Dévouée, j’ai plongé trois doigts entiers dans mon vagin offert.
« Grosse salope », « Écarte tes lèvres », « Prend ma keu », « Suce-moi » – 803 spectateurs.
J’ai empoigné mon gode face caméra. Je l’ai montré et embrassé, l’ai promené sur mon nombril, mon pubis, les commentaires se sont enflammés, ils m’appartenaient. Un déferlement continu de sonneries, ça me rendait fière. Un opéra de bruits informatiques. Je jubilais. La raison m’abandonnait.
Je titillais mon clitoris de la pointe du sex-toy.
« Putain 2 traînée », « Enfonce profond », « C ma bite ke tu sens », « Baise-toi » – 1001 spectateurs.
Je n’avais pas besoin de lubrifiant, mes jambes ruisselaient. Je l’ai mis en marche. Sa vibration a soulagé le gonflement de mon sexe surexcité. Immobile, abasourdie par le plaisir, j’en ai presque perdu mon show.
Je me suis rassise, pieds sur la table, de part et d’autre du portable, jambes écartelées, pour livrer mon point central à la planète entière. J’inondais d’envie, de désir, je voulais que toutes ces mains me touchent, que toutes ces bouches me lèchent, que toutes ces bites me prennent. Ne faire qu’un avec cette foule.
Mon sexe se dilatait, s’ouvrait autour du jouet. Tension très forte, euphorie immense. Le vacarme de l’aspiration, de mon souffle, des « ping » de mes spectateurs, tambourinaient dans mon bas-ventre, faisaient vibrer l’intérieur de ma chatte.
Je regardais la caméra, mâchais mes joues, plantais les canines dans la pulpe. Mon image filmée, ça m’excitait. Mon corps flexible, ça m’excitait. Le galbe de mes seins, j’en pouvais plus. Des frissons sur ma peau et ma main. Je me possédais entièrement. Tout mon corps trempé, transpirant, aqueux. Mes fesses glissaient pleines de cyprine en aquaplaning.
« Salope salope », « Enfonce », « Je bois ta mouille », « Enfonce + loin ton putain de gode traînée » – 1216 spectateurs.
J’ai fourré la bite factice, l’ai utilisée dans sa totalité. Les pulsations exagérées, vrombissement des piles s’ajoutant au bruit ambiant. J’étais dans une ruche électrique, cernée de dards prêts à dégainer, d’ondulations liquides et sexuelles, de râles sordides d’outre-tombe sexy.
Je frôlais les parois de l’intérieur brûlant, les falaises de ma chair, accédais à l’obscurité du feu entre mes cuisses. Je me dirigeais vers les sommets de l’orgasme.
J’essayais de faire durer – pas facile. Le gode noyé, enseveli, m’échappait. D’une main, coude à angle droit, je m’agrippais au dossier, tendais mon corps assoiffé vers l’univers virtuel. L’autre main s’activait de plus belle au fond de mon fond. Ça vibrait, chauffait, tapait.
Je sentais les battements de ma chatte serrer, agripper, étreindre l’objet. Je n’arrêtais pas mes morsures, mes tétons en acier.
Je m’empalais sans honte sur le gode planté entre mes cuisses. Mes seins ricochaient dans le vide, s’entrechoquaient et rajoutaient des coups sourds de grosse caisse charnelle. Je les palpais, les malaxais, les avalais, les bouffais.
J’étais à fond, j’étais à eux. Matée par une horde de mecs en manque, je ne m’appartenais plus.
Je recevais leurs ordres, leurs commentaires, leurs mots crus, d’accord pour tout.
Ils parlaient de ma chatte, de ma chatte, de ma chatte. Je les faisais bander, excitante, une traînée, une pute, une bombe, un attentat. Je lisais mal, frénétique, camée du cul.
Je transpirais. Des sécrétions jusqu’au nombril, jusqu’aux talons, j’hallucinais, à la limite de jouir.
Face au public, la taille démesurée de ce tronc me perforait le corps. Décharges électriques dans mes organes. Pics de chaleur tropicale dans mes membres. Engourdissement des pores de l’épiderme.
« + loin », « + fort », « Je veux », « Jouis », « Hurle », « Jouis », « Jouis » – 1431 spectateurs.
J’agrippais le gode à deux mains. Je criais, mouvements verticaux, talonnais ferme entre mes cuisses, lèvres collées au gode. Je me suis laissée tomber de tout mon poids sur le sexe énorme, mon vagin devenu route, gouffre, la vallée de la Mort.
Des types jouissaient à tour de bras, je me sentais puissante. Je criais à gorge déployée dans la musique de l’ordinateur et de l’aération en tonnerre. Je m’exhibais comme jamais, ouverture gigantesque, écartement furieux lorsque j’ôtais l’objet.
Ils étaient dingues, mabouls, moi aussi.
Mes hurlements ne cessaient pas, une extase de malade, je sortais tout ce que j’avais en moi. Ça éclatait les murs, broyait le lustre. Tout s’effondrait dans le salon.
Je suis restée plantée là, sur ce cobra dans mon sexe, à transpirer des litres de sueur. Je me transportais loin.
Enfin, j’ai lâché prise, j’ai pris mon pied. Inondée, j’ai tout évacué. Putain ! Dans une plainte assourdissante, un rugissement strident, la pression de la journée propulsée au loin, j’ai joui très fort.