BOURGEOISE DELAISSEE, J'AIMAIS ME SENTIR AVILIE
Nombre de pages | 128 |
Dimensions | 110-178 mm |
Langue | Français |
Date de parution | 20/10/2020 |
Référence | B00515 |
Extrait gratuit
1
Je m’appelle Patricia et quand mon histoire a débuté, j’avais une faim sexuelle que rien ne parvenait à rassasier. En effet, cela faisait une douzaine d’années que j’étais mariée et il était loin le temps où Serge, mon époux, et moi faisions l’amour plusieurs fois par jour, dans cet élan amoureux qui avait présidé à notre rencontre. Il y avait eu ce point de rupture, trois ans plus tôt, quand un soir, alors qu’il lisait tranquillement, au lit, j’avais écarté le drap et pris son sexe dans ma main. Son regard s’était posé sur moi, et il disait non seulement son manque d’envie, mais quelque chose qui était proche du dégoût, et sa queue était restée flasque. Cela avait été une gifle pour moi. M’interrompant, j’avais tiré le drap sur son absence d’érection.
Là où j’ai été surprise, ça a été quelques jours plus tard, à midi. Je préparais mon repas dans la cuisine quand j’ai entendu quelqu’un entrer dans la maison. L’espace d’un instant, j’ai eu peur, et j’ai eu le réflexe d’attraper un grand couteau. J’ai été à la fois très soulagée et très surprise de voir surgir Serge, une pile de dossiers à la main qu’il avait ramenés de l’hôpital où il travaillait en tant que chirurgien.
— Salut, j’avais un peu de temps, j’ai décidé de venir déjeuner.
Cela faisait des mois et des mois qu’il ne l’avait pas fait, à l’exception du dimanche, par un reste de fidélité moins à moi qu’aux traditions familiales.
Ça a été très curieux, parce que j’ai senti remonter quelque chose d’un temps que j’avais oublié, celui de nos premières relations, quand, sans doute parce que j’étais amoureuse, j’éprouvais du désir pour lui. Au-delà du quinquagénaire bedonnant et au regard distrait qui glissait sur moi sans jamais s’y arrêter, je voyais celui avec qui, il y avait quinze ans de cela, j’avais fait l’amour pour la première fois dans sa voiture.
Avec sa pile de dossiers, il s’est installé dans le living sur la grande table avant de parcourir et d’annoter ses paperasses. Je me suis approchée pour lui demander ce qu’il voulait manger, il m’a répondu : « Comme toi ! »
Je ne sais pas trop ce qui m’a pris, probablement l’espoir, même très faible, que quelque chose était encore possible entre nous. Quand j’étais à la maison, généralement, je portais juste un très long T-shirt, sans rien dessous. J’aimais bien les sensations de la nudité, l’air sur mon corps, sur ma chatte.
J’ai pensé qu’il fallait d’abord aguicher Serge, en utilisant des trucs très classiques. J’ai discuté avec lui. Il a quand même consenti à lever les yeux de ses dossiers. Je me suis grattée, juste au-dessus du pubis, à travers mon T-shirt, avant de relever celui-ci, m’exhibant. J’ai dit, d’un ton faussement inquiet, que j’avais des démangeaisons, comme si j’avais des aoûtats que j’avais ramassés dans le jardin, et s’il voulait bien m’examiner. Il a jeté un coup d’œil, mais son regard, comme la façon dont il m’a touchée, a été uniquement professionnel. Mon envie est retombée comme un soufflé. Il m’a rappelé qu’on avait tout ce qu’il fallait dans la pharmacie, coupant net mes espoirs.
La partie n’était sans doute pas perdue. On a mangé face à face. Il avait repoussé ses dossiers, mais comme toujours, il écoutait d’une oreille distraite ce que je lui disais. J’hésitais entre plein d’approches différentes. J’avais envie de lui faire du pied. Finalement, j’ai décidé, au moment du dessert, d’être directe. C’était d’un ridicule achevé, mais j’étais encore convaincue, à ce moment, qu’il était possible de ressusciter ce qui était mort depuis belle lurette. J’ai plongé directement sous la table. Le nez dans ses dossiers, tout en sirotant son café, il ne s’en est même pas rendu compte. J’ai pourtant été droit au but. J’ai posé ma main sur sa braguette. Il n’a même pas tressailli. J’ai pensé que c’était bon signe. Je l’ai caressé à travers son pantalon. J’ai tâté la masse de ses couilles, ainsi que son sexe tout flasque. J’ai appuyé pour faire sentir à sa queue ma présence, et qu’elle réagisse en conséquence. Gravé en moi comme un cauchemar traumatisant, je gardais en moi le souvenir de ce soir où j’avais tendu la main vers mon époux, alors que nous lisions au lit, et qu’il n’avait pas réagi.
Ce qui me paraissait le plus aberrant, c’était qu’il n’éprouve plus aucun désir. J’avais du mal à imaginer qu’un homme puisse fonctionner ainsi. En même temps, je savais pertinemment quelle place essentielle son métier occupait pour lui. Il vivait avec en lui quelque chose, qui n’était pas vraiment exprimé, mais que je percevais bien, une sorte de foi absolue en ce qu’il faisait, avec l’idée qu’il allait et pouvait sauver le monde entier si on lui en laissait le temps. Il était tout entier tendu vers cet objectif, et celui-ci excluait de perdre son temps en des relations sexuelles.
Il m’a pourtant laissée faire. J’ai joué le jeu, alors que je ne faisais que me ridiculiser. J’avais toujours été trop naïve, et ce jour-là, j’ai encore une fois péché par excès de confiance. J’ai sorti sa queue. Je l’ai trouvée toute molle, recroquevillée. J’ai pensé que je pouvais la raviver autrement, que j’avais mal joué mes cartes la dernière fois. Je l’ai prise dans ma bouche, avalant tout ce que j’ai pu de cette bite rabougrie. Ça m’a fait tout drôle. J’ai posé la pointe de ma langue sur le semblant de gland que j’ai léché avec force, espérant que cette caresse plus subtile aurait un quelconque effet.
Mais, à la fin, la réalité s’est imposée à moi et j’ai su que ce n’était pas la peine d’insister. Le trait était tiré, depuis plusieurs mois, plusieurs années même. Simplement, je n’avais jamais voulu regarder les choses en face. Notre union n’était plus, et n’avait sans doute jamais été, qu’une sorte de pacte, même si je ne l’avais pas compris dès le départ. Il fallait à un praticien renommé comme lui une image solide, sans tache, et cela passait obligatoirement par un mariage, même s’il ne s’agissait que d’un paravent. En échange, j’avais tout l’argent qu’il me donnait et dont je pouvais disposer à mon gré. J’ai refourré sa queue dans son pantalon et j’ai remonté la fermeture Eclair avec un sentiment d’échec absolu. Je savais que je ne ferais plus de nouvelle tentative. Je suis ressortie de sous la table, et je me suis éloignée, sans un regard
Le lendemain, j’ai appelé l’une de mes nombreuses relations, un homme qui m’avait plus ou moins fait du plat, et je lui ai proposé, à sa grande surprise, de venir me rejoindre en ville pour prendre un café. J’ai mis une robe noire très courte et très moulante, avec des bas stay-up, pas de culotte, mais des bottes. Je me suis arrosée de parfum et maquillée. Quand il est arrivé, j’étais déjà installée à une table. En guise d’accueil, j’ai lentement décroisé les jambes. Il aurait vu un fantôme qu’il n’aurait pas été plus ébahi. Il s’est affalé sur sa chaise, bouche ouverte, regard fixe, tremblant. Cinq minutes plus tard, je le suçais avec toute l’énergie et toute l’habileté que je pouvais y mettre dans les toilettes, avant qu’il ne me prenne, moi appuyée contre le mur, lui derrière moi. Ça n’a été que le début d’une longue série d’amants, et à chaque fois, j’ai eu un goût de revanche, qui ne s’est jamais dissipé.