ETUDIANTE CHERCHE STUDIO A LOUER

Fiche technique
Nombre de pages 128
Dimensions 110*178 mm
Langue Français
Date de parution 20/01/2021
Référence B00517

Extrait gratuit

1

Je m’appelle Valentine. Je viens d’avoir vingt ans. Je suis étudiante en histoire à Jussieu : la grande université pourrie par l’amiante au centre de Paris. Trop grande, trop bétonnée, trop taguée…

J’essaye de survivre. En fait, je suis fauchée. Depuis que j’ai largué mon copain Raoul, j’ai perdu mon toit et mon lit en banlieue. Du coup, je suis allée squatter un bout de canapé chez mes copines Dalila et Samira. Solution provisoire : quand on met trois filles de vingt ans dans vingt mètres carrés, ça devient vite électrique. En plus, je soupçonne Dalila d’être gouine. Elle a une fâcheuse tendance à me caresser les cuisses, à effleurer mon sexe quand on se couche dans le clic-clac. Je n’aurais qu’un mot à dire pour qu’elle se jette sur moi. Ce n’est pas très glorieux d’échanger son corps contre un tiers de canapé, avec le sommier qui rentre dans les reins chaque fois qu’on se retourne.

Au moment où les avances de Dalila devenaient pressantes, des copines étudiantes m’ont appris qu’elles avaient trouvé des appartements « presque » gratuits en plein Paris. Le hic, c’est le « presque ». En fait, les filles doivent rendre des services sexuels à leur propriétaire.

Christiane, par exemple, a négocié un rapport sexuel par semaine, avec une sodomie par mois. Florence se débrouille pour accorder une pipe à son propriétaire, le soir entre dix-huit heures et dix-neuf heures, quand il rentre du boulot. Frédérique mixe tout ça pour compenser son loyer gratuit : elle offre des petites branlettes – souvent – et des grandes nuits d’amour – rarement. Marie-Laure, elle, doit faire le ménage nue devant son proprio. Après, il la promène dans l’appartement au bout d’une laisse.

Christiane, sur un ton d’envie, a constaté que Marie-Laure réussissait à occuper un logement sans jamais se faire baiser. Marie-Laure allait répliquer, quand Frédérique a pris les devants pour expliquer sa méthode :

— Moi, je branle le type. C’est pas compliqué : il arrive, tu lui baisses son pantalon, tu l’astiques, il gicle dans un mouchoir, et ciao bonsoir !

Alors, Christiane a précisé sa position :

— Mon proprio n’est pas si moche que ça. Et il est gentil : il me saute une fois par semaine sans me prendre la tête. Finalement, c’est agréable de disposer d’une bite sans les inconvénients : les matchs de foot à la télé, les bières qui traînent, les soirées devant la Playstation, les chaussettes à laver…

Toutes les cinq, on a éclaté de rire. Assises à la terrasse d’un café près de la fac, Le Bastos, on se livrait à notre distraction préférée : échanger des confidences entre filles. Florence, aussi, a raconté :

— Moi, j’ai surnommé mon type « Glace à la vanille ». Je suce sa queue comme un cornet de glace. Je me persuade que son sperme a un goût de vanille, et le tour est joué. Il ne vient pas tous les soirs : ou il a trop de boulot, ou sa femme l’attend pour faire des courses, etc. Voilà, pour payer mon loyer, je dois, de temps en temps, sucer une glace à la vanille qui ramollit d’un seul coup.

Nous sommes reparties à rire. Marie-Laure m’a pris la main :

— Tu sais, si je fais des trucs de soumise, c’est que ça me plaît. Le mec ne me pénètre pas, je ne dois pas le sucer ni le branler. Il veut juste me regarder nue en train de faire des trucs humiliants…

Je l’ai interrompue :

— Moi, je ne pourrais pas faire ça. Par contre, je me verrais bien en dominatrice : ça m’a toujours plu de mener les hommes par le bout du nez. Il n’existe pas des propriétaires qui cherchent des coups, par hasard ?

— Bien sûr que si ! Plein de proprios rêvent d’être dominés par une femme !

Mes copines avaient répondu en chœur. A les entendre, sur le net, certaines petites annonces d’appartements étaient rédigées par des propriétaires soumis qui recherchaient une Maîtresse à demeure. Mes copines préféraient leurs petits jeux d’étudiantes dociles. Moi, l’idée de punir un homme m’excitait depuis toujours.

Les salles d’informatique de la fac ont un avantage : on peut se connecter à internet sans restriction et sans payer. Il ne m’a fallu que quelques dizaines de minutes pour écumer les trois sites de petites annonces qui proposaient des appartements à des jeunes femmes en échange de services sexuels. Mes copines avaient raison : j’ai relevé dix-sept annonces de propriétaires soumis à la recherche de dominatrices. J’ai envoyé des mails aux proprios qui n’avaient laissé que leur adresse électronique. J’ai aussi noté le téléphone des courageux qui avaient osé mettre leur numéro dans leur annonce.

En deux jours, j’ai fait le bilan : cinq non-réponses à mes mails ou à mes messages sur répondeur, trois appartements déjà occupés par des dominatrices (« mais je peux peut-être vous rappeler car Maîtresse Marie est à l’essai pour l’instant »). Plus encore deux fantasmeurs qui voulaient juste se masturber au téléphone, et donc finalement, sept rendez-vous avec des propriétaires soumis.

J’ai jugé qu’une petite robe courte, moulante mais plutôt stricte, serait idéale pour ce genre de mondanité. Il faut savoir appâter l’homme, sans trop en dévoiler… Sans oublier que je me présentais désormais comme Maîtresse Valentine. Je n’avais pas vraiment dominé d’homme jusque-là, mais ça m’avait toujours amusée d’en voir certains supplier pour obtenir quelque chose de moi : un geste, un regard, une attention… Pour tout avouer, j’aimais bien demander à mes copains de me masser et de me lécher les pieds après une journée de shopping. J’aimais bien aussi leur mettre un doigt dans le cul : ça les humiliait et ça les faisait bander. Surtout, j’aimais ordonner à mes amants de se masturber en me regardant : ça m’excitait de voir gonfler des bites.

Sept rendez-vous. Sept rencontres. Sept proprios. Qui sont-ils, ces messieurs soumis qui passent des petites annonces de location « gratuite » ?

Luc, le premier sur la liste, dispose d’un bel appartement près de Beaubourg. Il voudrait que je l’encule tous les soirs. Son souhait me semble trop mécanique et répétitif. Je ne crois pas que ça m’amuserait longtemps. Je lui annonce que je vais réfléchir. Il sent que ça ne va pas le faire : alors, il me propose cinquante euros pour que je lui enfonce mon doigt dans l’anus tout de suite. De bon matin, comme ça, ça ne me dit pas trop. Luc non plus ne me dit trop rien. Son trou du cul encore moins. Je demande :

— L’index ou le majeur ?

Il a compris que je me foutais de lui. Il m’a laissée filer.

Alain, lui, possède une maison de ville dans le XIXe arrondissement. Oui, il existe encore des gens qui possèdent des maisons dans Paris. Le jardin me plaît. Hélas pour moi, Alain est un vrai maso : il veut être fouetté, encore fouetté, toujours fouetté. Il n’a même pas jeté un œil à mes cuisses bronzées, fraîchement épilées à la cire. C’est vexant. Je lui avoue que je suis une dominatrice plutôt ludique, que je risque de m’ennuyer avec lui. Puis je lui demande un cendrier pour écraser ma cigarette. Il me tend sa main grande ouverte. Je tire une dernière bouffée, le regarde bien en face. Ses yeux brillent, ses joues s’empourprent. J’écrase ma cigarette dans le creux de sa paume. J’éprouve une intense jubilation. Alain murmure : « Merci, Maîtresse. » Juste avant que je parte, il me glisse de la main à la main un billet de cent euros. Il y a de la cendre noire sur le billet.

Vincent vit dans un loft près de la gare de l’Est. C’est clair, spacieux, très agréable. Vincent est assez mignon, j’attends avec une certaine appréhension de connaître son fantasme qui est… qu’il n’a pas de fantasmes. Il me dit simplement qu’il aimerait faire tout ce que j’ai envie de lui faire faire. Il aimerait être tout ce que j’ai envie qu’il soit. Je suis désarçonnée. Il ne me donne pas d’argent quand je sors de chez lui. Il se contente de me dire :

— Ç’a été un plaisir de vous rencontrer, j’espère que ça se renouvellera.

Pierre vit dans un grand cinq-pièces près de la place de l’Alma. Il a une cinquantaine d’années et aime servir d’homme-soubrette. Je suis tentée de disposer d’une chambre à moi dans le bel appartement, d’être servie par un homme déguisé en bonniche. Je demande à Pierre d’enfiler ses habits d’homme-soubrette, de me faire une démonstration. Il revient vêtu d’une robe noire avec un petit tablier blanc devant. Il a aussi mis une perruque et des escarpins. Il prend une voix féminine aiguë pour me proposer du jus d’orange. Les talons de ses escarpins retentissent sur le carrelage de la cuisine. Il me rapporte mon jus d’orange sur un plateau.

— Est-ce que je peux faire autre chose pour Madame ?

La situation est étrange : il bande sous sa robe. Je me lance :

— Mets-toi à genoux devant moi, branle-toi, raconte-moi tes fantasmes. Je veux tout savoir de ce qui te trotte dans la tête.

Il me révèle qu’il rêve d’être mené à la dure par une Maîtresse qui le ferait vivre en femme soumise du matin au coucher, jour après jour, année après année. Il interrompt son récit pour me supplier :

— Maîtresse, est-ce que vous m’autorisez à éjaculer devant vous ?

Je réponds du tac au tac :

— Qu’est-ce que tu me proposes en échange ?

Il prend un billet de cinquante euros dans son portefeuille. Il me l’apporte serré dans sa bouche, le dépose sur la table basse. Je prends un air courroucé pour prononcer :

— C’est tout ?

Trois billets plus tard, j’autorise Pierre à jouir sur sa main, devant moi. Je lui ordonne d’avaler son sperme. Puis je le quitte en lui disant que je vais réfléchir à sa proposition. Je sais déjà que je ne vais pas supporter d’entendre en permanence ses talons sur le sol et sa voix haut perchée. Pourtant, c’est tellement agréable de se faire servir !

Guillaume possède carrément un duplex à cinq minutes du bois de Vincennes. Il aime être fessé, il a quarante ans bien tassés. Il est le seul soumis à remarquer mes cuisses nues. Je m’imagine qu’il est séduit par ma sensualité, mais ce n’est pas ce qui l’intéresse :

— Je n’ai pas été sage. Est-ce que vous pourriez m’allonger sur vos cuisses pour me fesser cul nu ?

Ma réponse a été brève :

— Est-ce que tu pourrais m’allonger deux cents euros.

Ça m’a détendu de donner une fessée à Guillaume. Je suis repartie un peu plus riche, ou un peu moins pauvre, mais je savais déjà que je n’avais aucune envie de donner une fessée chaque soir à mon proprio. Le jeu allait vite m’ennuyer.

Thierry loge dans un petit immeuble coquet qui donne sur la Seine. Tout est bien rangé chez lui. Je m’attends à rencontrer un autre homme-soubrette, mais Thierry m’apprend qu’il est fétichiste des pieds féminins. Son programme n’a rien de désagréable : il se propose de me laver les pieds, de me sucer les orteils, me masser les jambes, me servir de tapis si j’ai envie de le piétiner. Surtout, il tient à jouir sur mes pieds nus.

Je visite l’appartement. Je sens que je peux m’y plaire. Thierry est soigneux, presque maniaque. Au moins, je suis certaine que le rangement sera fait. J’annonce au propriétaire :

— Ton offre me tente, mais je te préviens, j’exige un petit cadeau si tu veux faire un essai avant la location.

Aussitôt, Thierry sort cent euros de sa poche. Je prends les billets d’un air déçu.

— Dis donc, ça fait dix euros par orteil, c’est pas beaucoup. Je pensais que mes orteils valaient plus cher que ça !

Après que Thierry m’a donné cent euros supplémentaires, j’ai consenti à le masturber avec mes pieds. Il s’est allongé sur le sol, je l’ai branlé entre mes plantes de pied. Je me suis aperçue que ce genre d’exercice pouvait m’économiser un club de sport : c’est éreintant ! Au bout de quinze minutes de mouvements de gymnastique qui ont mis mes cuisses en compote, j’ai réussi à faire jaillir le sperme de Thierry sur mes pieds. Puis je me suis permis une petite fantaisie, claquant des doigts et ordonnant :

— Tu lèches tout maintenant.

J’adore voir les mecs bouffer leur sperme. Ils ont alors un regard de soumission et d’abnégation que je trouve touchant. J’ai quitté l’appartement de Thierry avec des idées d’aménagement intérieur pour ma chambre. Cependant, mes cuisses étaient endolories : j’allais avoir des crampes.

Hervé me reçoit dans un hôtel luxueux. Il me propose de m’offrir une chambre à l’année. Ce prodige est possible pour la bonne raison qu’Hervé est le propriétaire de l’hôtel. L’offre est alléchante : ça signifie que je n’aurais pas à faire le ménage, que je n’aurais aucune charge à payer.

Hervé enrichit mon vocabulaire d’un nouveau mot : « face-sitting ». Il adore qu’une femme s’asseye sur son visage. Je peux m’asseoir sur lui comme j’en ai envie : en pantalon, jupe, culotte, ou bien sûr, nue. Tout ce que je dois faire, c’est regarder la télé, ou lire un livre assise sur sa figure. Je trahis ma naïveté en annonçant :

— Il faudra que tu me préviennes avant, pour que je me lave les fesses.

— Surtout pas ! Mon plaisir consiste à respirer tes odeurs intimes.

— Tu veux dire que si je soulève ma robe et m’assois maintenant avec ma culotte sur ton visage, c’est ce qui t’excite ? J’ai marché toute la journée avec cette culotte, je suis allée aux toilettes, il doit y avoir plein d’odeurs… vraiment plein !

— C’est ce qui m’excite, justement. Trois cents euros, ça vous irait, Maîtresse ? J’aime aussi me faire cracher dessus.

J’ai empoché les trois cents euros, puis j’ai raclé ma gorge. Après une vingtaine de crachats sur son visage, j’ai pris Hervé par les cheveux. Je l’ai traîné jusqu’à la salle de bains pour qu’il se regarde dans un miroir.

— Alors, ça t’excite de me servir de crachoir ?

— Oui, Maîtresse.

— Tu aimerais que mes copines te crachent aussi dessus ?

— Oui, Maîtresse Valentine.

— On en reparlera. Pour l’instant, va poser ta tête sur le canapé : j’ai envie d’un coussin sous mon cul.

Je suis ressortie de l’hôtel plutôt séduite. Je m’étais bien amusée avec Hervé. J’avais éprouvé des sensations délicieuses en le sentant respirer sous mes fesses. Ça m’avait plu d’entendre ses râles étouffés au moment où il éjaculait en se branlant. Cependant, si je choisissais Hervé, j’allais devoir lire des dizaines de livres et voir des dizaines de films en étant plutôt mal assise.

La fin de l’après-midi approchait. J’avais des euros plein les poches, alors, j’ai fait du shopping. J’avais besoin de me remettre des émotions de la journée et de réfléchir au choix du propriétaire soumis. Quelques achats de jupes plus tard, une idée a germé dans mon esprit…

Vous aimerez aussi